L’art du questionnement dans l’apprentissage
Dans la salle des professeurs, vous entendez probablement vos collègues de maternelle décrire leurs élèves : « Ils sont curieux », « ils adorent les expériences », « c’est gai de les voir apprendre et grandir si vite ». Logique, car au niveau de l’apprentissage, entre 2 et 5 ans c’est l’âge du développement des fonctions cognitives (mémorisation, attention, langage, imagerie mentale, raisonnement). En fournissant aux élèves l’environnement, les activités, le matériel, le renforcement positif, les échanges verbaux, les élèves vont renforcer leurs fonctions cognitives.
Le temps de l’école maternelle est aussi celui des questionnements :C’est qui ? C’est quoi ? Pourquoi il est grand ? Quand vient maman ?….
Selon l’auteur Warren Berger, un enfant de cet âge se poserait en moyenne 40.000 questions. Vers 4 ans, ce ne serait pas loin de 300 par enfant et par jour.
En répondant à leur curiosité et aux questions posées, l’enfant éprouve une grande satisfaction, et du plaisir. Avec ces deux alliés, l’enfant va s’engager, se motiver, réfléchir en toute autonomie et relever des défis de plus en plus complexes, lors de sa scolarité.
Suite à cette démarche, le cerveau va produire de la dopamine qui est le neurotransmetteur du plaisir et de l’action.
Le système de la récompense est lancé :

Dès l’entrée à l’école primaire, nous observons que les questions posées par les élèves sont en grande diminution. Pourquoi ?
- Ils n’osent pas lever la main parce qu’ils sont timides.
- Ils sont trop nerveux.
- Ils ont peur des erreurs, des jugements ou des moqueries.
D’ailleurs, il est habituel et facile pour vous enseignants d’interroger les élèves mais il n’est pourtant pas toujours aisé de les aider à se poser les bonnes questions.
Se poser de bonnes questions

En conclusion :
Le questionnement fermé est utile dans certaines situations mais il sera souvent préférable d’utiliser le questionnement ouvert pour satisfaire la curiosité de l’enfant et renforcer le développement de ses fonctions cognitives.
Questionnement ouvert = Formule magique

Petit exercice :
– Cachez un objet dans une boîte.
– Demandez aux enfants de poser des question pour découvrir ce qu’il y a dans la boîte
-> Spontanément les enfants vont poser des questions fermées.
– Après 5 à 7 questions faites découvrir à vos élèves le questionnement ouvert et sa formule magique CQQCOQP.
En 3 à 5 questions, les enfants devineront l’objet caché.
Profitez de se sentiment de réussite et de la dopamine diffusée pour leur faire remarquer à quel point cette formule est magique et ce questionnement ouvert puissant.
Pour cela, renouvelez l’expérience et amenez les élèves, lorsqu’ils sont convaincus à utiliser directement le questionnement ouvert.
4 étapes pour travailler la découverte du monde :
Le questionnement ouvert permet de :
1) Créer et partager leurs propres représentations. Proposez leur de se poser des questions ouvertes sur ce qu’ils savent déjà, individuellement ou en petits groupes. Encouragez-les à récupérer ce qu’ils ont en mémoire.
2) Confronter leurs représentations et leurs savoirs. A l’aide de documents, de livres, des échanges avec les autres…sollicitez les enfants à faire des liens, à comparer et opposer leurs idées, leurs préconceptions à celles des autres et aux nouvelles informations.
3) Créer un support commun racontant leurs expériences, leurs recherches. Temps de création d’une synthèse commune, d’un document dans lequel les informations essentielles seront définies pour tous, et décidées en concertation par les élèves et l’enseignant.
4) Créer une synthèse individuelle. Sur un support libre (dessin, chanson, mind mapping, schéma, récitation, liste, tableau…) l’enfant pourra laisser place à sa personnalité et à une grande créativité tout en favorisant sa mémorisation.
ATTENTION : avant d’être étudiée cette synthèse devra être validée par l’enseignant et pourquoi pas présentée aux autres élèves

« Toute connaissance est une réponse à une questions » Gaston Bachelard